petit texte heroic fantasy

c est dans l univers de warhammer mais promis je vais vous en concocter dans l univers de notre barbare préféré. Bonne lecture.

Le martèlement des sabots des chevaux sur les pavés usés d'Altdorf, le bruit sourd des bottes de la piétaille n'arrivaient pas à masquer les cris d'allégresses qui s'échappaient de la populace. D'accortes filles blondes, vêtues de chemisiers blancs immaculés secouaient des mouchoirs de couleur aux balcons fleuris. Je montais, un splendide alezan offert par mon père le baron de Harstadt. Ma cuirasse d'argent ciselée d'or brillait au soleil et je portais fièrement mon insigne de lieutenant. Nous venions de recevoir la bénédiction des prêtres de Sigmar sur le parvis de la cathédrale et nous dirigions vers la porte Nord de la capitale. Les nouvelles du front n'étaient pas bonnes, l'armée du chaos avait effectué une percée dans le nord et se rapprochait dangereusement des marches de Kislev le dernier verrou de l'empire. Des histoires sordides de monstres hideux et cauchemardesques s'abattant sur les pauvres villages de Norsca étaient parvenues aux oreilles de l'empereur Karl Franz. Un corps expéditionnaire fort de deux mille hommes renforcés par une compagnie de répurgateurs avait été immédiatement dépêché aux confins de l'empire. Aucune nouvelle n'était parvenue dans la capitale et il semblait que l'armée de secours avait été décimée. Des murmures disaient que Tzeentch lui-même, était apparu sur-le-champ de bataille et avait galvanisé ses champions et maraudeurs du chaos promettant moult dons et mutations aux plus méritants. Cela me faisait sourire, j'avais confiance en la puissance de l'empire et sa formidable machine de guerre. Mon père m'avait élevé en chevalier et j'avais fait des armes mon métier depuis mon plus jeune âge. Mon frère aîné Karl avait rejoint le prestigieux régiment des chevaliers du sang commandé par le charismatique et énigmatique Hans Leitdorf. Il devait aussi faire route vers Kislev comme la majorité de l'armée impériale renforcée par des régiments nains et des compagnies d'archers elfes. Je me revois encore envoyer un baiser à une jolie jeune fille rougissante qui venait de me faire don d'un mouchoir de dentelle finement ouvragé.
Une main glaciale me toucha la poitrine dénudée et me réveilla en sursaut. Je me trouvais face à une tête blafarde, dont la face était striée de veines bleutées qui palpitaient. La créature sourit découvrant des dents aiguisées et poussa des sons gutturaux.. Je bondis hors de mon lit de campagne et répondit à la goule par des grognements que j'arrivais. J'étirais mes muscles puissants et me regardais dans le miroir. Mon rêve m'avait ramené en arrière et le reflet que je contemplais était loin du jeune lieutenant heureux de partir en campagne. Mon visage avait le teint cireux et une cicatrice boursouflée et purpurine le parcourait tel un éclair zébrant toute la face gauche. Mon bras droit n'avait plus rien d'humain. De petites plumes blanches auréolées d'une lumière bleutée qui leur donnait un reflet changeant couvraient l'avant bras. La main était devenue une serre acérée capable de déchiqueter une armure. Mon dieu m'avait fait ce don lorsqu'il avait fait de moi l'un de ses champions. J'espérais au cours d'autres batailles me faire remarquer et gagner encore d'autres mutations, témoignage de reconnaissance de celui qu'on appelait dans le nord Tchar.
J'enfilais rapidement ma côte de maille légère et sanglais ma cuirasse lorsque la goule réapparue m'enjoignant de me presser. Mon plastron s'anima à mon contact et des visages tantôt rieur tantôt emplis de souffrance commencèrent à miroiter.
Tchar'Zanek, commandeur en chef de l'armée du nord du Chaos n'aimait pas attendre. Certains disaient qu'il était en fait Tzeentch tant il ressemblait aux effigies du duc du changement. Etre cruel et excellent stratège militaire il avait reçu bons nombres de gratifications de la part de son maître.Une langue pointue et rosâtre dardait constamment d'un bec s'ouvrant sur de multiples rangées de dents minuscules. Des griffes encore rougies de sang tenaient une carte de la région. La bataille des portes de Kislev allait commencer. L'empereur Karl Franz avait fait appel à l'élite de ses troupes qu'il avait placé sous le commandement de Magnus le pieux. Hélas pour eux il était difficile de lutter contre un être fourbe et doué de prescience. Le général du chaos avait anticipé toutes les manœuvres de l'ennemi qui était maintenant acculé dans Kislev.
Tous les jours les portails infernaux du chaos crachaient de nouvelles troupes. Les forges dans l'arrière pays nordiques rougeoyaient et fournissaient des armes démesurées que seuls des êtres du chaos pouvaient manier. J'attachais dans mon dos ma large lame à double tranchant aussi haute qu'un homme, lorsque l'un de mes lieutenants vint me donner l'ordre de mouvement. Je me mis à la tête de mon bataillon de maraudeurs essentiellement des vétérans qui allaient avoir la lourde tâche de donner l'assaut lorsque les canons cesseraient de tonner sur les remparts de la ville.
La bataille fût meurtrière de part et d'autres, les êtres du chaos transcendés par les sorciers de Tzeentch ne ressentaient pas les douleurs, les hommes bêtes se jetaient par centaines sur les piques des hallebardiers qui finissaient submergés, la porte principale cédait enfin, les flots d'huile bouillante commençait à se tarir des meurtrières. Soudain une déflagration colossale retentie et l'immense portail bardé de fer explosa dans une vapeur verte pestilentielle. Je me ruais à la tête de ma dernière compagnie. Le sol était recouvert de débris humains ;des centaines d'hommes avaient péris dans la redoute surplombant le pont levis.
Je le reconnu immédiatement dans son armure blanche et rouge. Je pense qu'il fit de même. Il me chargea en hurlant gloire à son Dieu Sigmar et en cherchant à me frapper d'estoc. Ma lourde lame tournoya et brisa net la lame ouvragée de mon frère. Ma main gauche saisie son cou et le souleva du sol pendant que ma serre ouvrait sa cuirasse à la recherche de son cœur palpitant. Son casque tomba et ses yeux bleus se vrillèrent dans les miens. Une larme perla et il appela notre père avant de mourir. Tchar allait me récompenser ce soir après la bataille, j'avais laissé dernière moi toute humanité, l'empire allait s'effondrer......